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Le n'importe quoi
apporte une énergie primaire aussi destructive que constructive, désir
d'accomplissement ou d'anéantissement, au seuil du tout ou rien : entre
la porte de la cave et celle du grenier, il y a mon corps qui pense, et
ma tête se met à marcher... Si ce n'est d'accumuler la dépense,
d'ajouter à la fatigue, à quoi bon continuer à penser ? Mais comment
s'affranchir de cette marche forcée, fermer le robinet, immobiliser la
balance, supprimer l'esprit d'escalier ?
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Le
bas fait valoir le haut, à chacun des étages. Malgré cette vieillesse
du monde, dont moi-même je m'apitoie, nous sommes encore dans l'enfance
du cosmos, accaparés par cet infini qui, depuis l'origine, nous tire la
langue et nous montre effrontément du doigt, désignant la terre comme
un spectacle somme toute mineur sur la grande scène de l'Opéra. Et si
l'univers était du n'importe quoi ? |
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MAXIMES
ET MIXTURES 9, extraits
© Rémy Leboissetier / Estelle Brun
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